Changer de routine sans finir en burn-out

par | Juin 25, 2015 | Être Heureux•se, Reprendre le pouvoir sur soi | 6 commentaires

La semaine dernière on a parlé de prendre des bonnes habitudes et de se consacrer chaque jour à sa passion pour s’améliorer.

 

Le problème de ce genre de conseils, bourrés de bonnes intentions et tournés au coin du bon sens, c’est que les perfectionnistes et autres bonnes élèves (oui c’est toi que je regarde) ont tendance à lire ça de travers.

 

S’il est vrai que faire tous les jours ce qu’on aime permet de s’améliorer (et d’être passablement contente de ses journées), le problème inverse existe aussi : se mettre trop la pression et finir par ne rien faire, parce qu’on a l’impression de ne jamais ‘tout donner’.

L'esprit créatif

 

Les modes d’emploi sont la nourriture de base du cerveau perfectionniste.

Il les adore parce qu’ils lui permettent d’alimenter son alter ego démoniaque : la culpabilité (que l’on appelle parfois, si on veut la Meilleure Amie Connasse). Les deux marchent ensemble de la façon suivante :

 

Etape 1

Se fixer une règle impossible à tenir, de préférence en déformant une source qu’on a trouvée pour pouvoir s’appuyer sur cettenexpertise quand on se trouvera nulle pour ne pas avoir suivi ladite règle (‘Ha, j’ai lu dans les Aventurières que si on ne faisait pas ce qui nous passionne tous les jours, on était une sous-humaine à peine digne de perdre sa vie en surfant sur Facebook. Du coup je vais me fixer comme objectif de travailler non seulement tous les jours, mais même à chaque moment libre de la journée, comme cette danseuse‘)

 

Etape 2

Ne pas pouvoir respecter la règle (évidemment). Se regarder dans le miroir en se disant qu’on n’arrivera jamais à rien. Arrêter d’essayer parce qu’on est tellement nulle qu’on ne mérite même pas. Puis un jour, quand ça gratte trop, recommencer à vouloir faire ce qui nous passionne, retourner à l’étape 1.

 

Pour parler en métaphore, c’est un peu comme si à la veille d’une soirée chez des potes vous vous disiez :

RHAAAAAAaaaaa je ne sais pas quoi me mettre, mes vêtements ne vont pas parfaitement ensemble. Puisque c’est comme ça j’y vais à poil.

 

Ce qui semble ridicule (quoique sans doute fort distrayant pour les autres invités).

 

Pour y remédier, il faut commencer par regarder les règles qu’on se fixe, et les passer au test de la perfectionniste invétérée :

 

1. Est-ce que ça représente un changement radical par rapport à ma vie avant ?

Si la plus grosse activité physique des dernières années ça a été de prendre les escaliers à la sortie du métro un jour où l’escalator était en panne, ça ne vous viendrait pas à l’esprit de commencer à courir 1h tous les matins. Ce serait impossible voire dangereux. C’est pareil pour tout. Si vous n’avez pas fait quoi que ce soit pour vous depuis des lustres, pas la peine de se fixer des objectifs fous. On ne fait pas faire demi-tour à un porte-avion en 4 secondes. Vous êtes sans doute plus souple qu’un porte-avion, mais votre cerveau mérite quand même un peu plus de temps pour adopter de nouvelles habitudes.

 

2. Est-ce que j’essaie de changer plusieurs choses en même temps ?

Si votre journée typique, c’est de vous lever tard, de checker les mails et Facebook depuis le lit après 16 utilisations du bouton snooze, de zombie-marcher jusqu’à la salle de bain, de boire 2 litres de café et d’allumer l’ordi pour bosser, ce n’est pas viable de se dire ‘à partir de demain je me lève à 6h tapantes, je bondis du lit à la première sonnerie, je vais courir une heure, je m’étire, je bois un jus de canneberge bio et je commence à travailler à 8h (après mes 20 minutes de yoga), vous voyez pourquoi c’est fourré à la bonne intention, mais ça ne va pas marcher.

 

3. Est-ce que mon plan est intransigeant et n’autorise aucune adaptation ?

Un plan qui ne prévoit pas d’échecs ou d’adaptation à la réalité ne peut pas fonctionner. C’est un plan de perfectionniste dans toute sa splendeur, qui se termine souvent avant même d’avoir commencé. Le piège c’est qu’on ne se rend pas toujours compte qu’on est victime d’un plan intransigeant : on a l’impression d’être exigeante, oui, mais intransigeante certainement pas. Tout est dans l’attitude : si vous considérez que snoozer une fois est un échec (alors que vous passez de 16 à 1), vous allez avoir l’impression, jour après jour, de vous décevoir, et de rater, alors que vous avancez.

 

Si vous répondez oui à une seule de ces questions, c’est que votre plan est l’émanation de votre cerveau perfectionniste et, en tant que tel, il a plus de chances de se terminer par un retour à la case départ avec en bonus l’impression d’être un caca fumant que de faire de vous la super-héroïne de vos rêves.

 

La solution ? Les plans un peu laxistes.

On ne change qu’une chose à la fois, et pas celle qui est la plus dure (oui, cerveau perfectionniste, je sais que tu adores t’attaquer à l’Everest après deux semaines d’alpinisme, le couteau entre les dents, parce que les objectifs raisonnables, c’est pour les nuls), mais celle qui fait le plus plaisir.

 

Exemple : Virginie trouve qu’elle est une loque. Non seulement elle n’arrive pas à se lever le matin, mais en plus elle ne fait plus aucun sport alors qu’elle adore bouger, et elle n’écrit pas son roman alors qu’elle veut être écrivain, et elle mange des pizzas plus souvent qu’elle ne voudrait l’avouer, ah, et elle aimerait arrêter de fumer mais elle en est à sa cinquième tentative échouée.

Par quoi commencer ? C’est tentant de s’attaquer au truc qui est le plus dur pour elle, par exemple arrêter la clope, ou les pizzas. Mais c’est aussi deux choses qu’elle fait en société et qu’elle n’a pas encore complètement envie d’arrêter, si elle est honnête avec elle-même. Si elle commence par le sport ou l’écriture, qui sont des choses qui lui manquent, elle a beaucoup plus de chance de réussir à s’y tenir.

 Longue vie aux plans un peu laxistes.

 

Partage cet article à une Aventurière :

6 Commentaires

  1. Comment ça c’est moi que tu regardes ?! 😉

    BTW merci pour le verbe « snoozer » (enfin, ma pratique quotidienne a un nom !), que vais m’attacher à caser dans toutes mes conversations des prochains jours.

    Actuellement, je suis censée bosser et je fais une mini-pause FB/vidéos/lire cet article : l’échafaud en kit étant toujours dans le placard, j’en conclus que je suis au top niveau « plan laxiste ». Héhé.

    Réponse
    • Divin ! Le laxisme doit se pratiquer sans culpabilité surtout si c’est pour lire les articles des Aventurières…

      Réponse
  2. J’adoooooore !! C’est tellement vrai, mais tellement difficile de prendre du recul quand on a la tête dans le guidon ! Grâce à toi, c’est un peu plus facile, alors merci ! Merci pour ta plume si juste (j’ai l’impression que tu es dans mon cerveau), si facile à lire (j’ai aussi l’impression que tu es en face de moi et que je t’entends parler quand je te lis) et tes métaphores si drôles (qui m’obligent à reconnaître que je me bidonne seule devant mon ordi… pas très glorieux)… mais tout ça me fait me poser une autre question : suis-je « normale » ??? 😉

    Réponse
    • Merci Carole !! Pourquoi être normale ? Tu m’as l’air d’un mix parfait tel quel 🙂

      Réponse
    • Merci pour ton message Joséphine !

      Réponse

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