Cet article est rédigé par la très très géniale Mélanie Jung, du site Les Pies Bavardes. Mélanie est LA personne à aller voir pour apprendre à vendre vos créations, surtout si vous avez du mal à fixer des prix justes.
Souvent, lorsqu’on démarre une reconversion créative, ce n’est pas par hasard.
On est créative dans l’âme ou on ne l’est pas.
Par contre, une créative se demande souvent à quel moment elle passe du « hobby » à l’entreprise. Qu’est ce qui fait que son projet bascule vers du professionnel ?
Tout n’est pas qu’une question de statut juridique mais aussi d’attitude et d’ambition =)
Viens par là, je te dis ce qui fait que ton activité créative est un hobby ou une entreprise.
L’impact psychologique
Sur soi
Lorsqu’on est en mode « hobby », on fait les choses avec plus de nonchalance. On n’attend rien de spécial de son projet, on a juste envie de s’épanouir et de s’amuser. On avance au grès des quelques ventes qu’on fait, sans construire de réels projets.
On ne sait pas où on va, donc on n’agit pas pour atteindre des objectifs. On ne cherche pas à profiter d’occasions qui permettraient de faire évoluer son travail créatif en entreprise créative.
On peut avoir un statut d’auto-entrepreneur pour légaliser ses ventes, ou non. Ça ne change rien au côté « hobby » de l’activité. Car ce qui le confère, c’est cet état d’esprit « amateur ».
Quand on est en mode « entreprise », on agit avec plus de sérieux. On construit son projet. On se fixe des buts précis à atteindre, des ambitions et on se donne les moyens d’y arriver.
On provoque sa chance en somme.
On est dans une dynamique positive, on parle souvent de son projet créatif (et il faut en parler le plus souvent possible!), on s’entoure de gens que ça intéressent. Petit à petit, on se construit un réseau professionnel autour de soi.
C’est souvent comme ça qu’on tombe sur des personnes qui orientent nos projets, leur donnent une nouvelles dimensions. Des personnes qui, sans s’en rendre compte, nous portent vers de plus beau cieux ! Des personnes qu’on aurait jamais rencontré si on avait pas parler de notre projet, si on ne se sentait pas habité par celui-ci.
Ce réseau peut être réel et/ou virtuel. Ne serait-ce que via le stage à la chambre des métiers (SPI), avec les Aventurières ou avec le blog des Pies Bavardes !
Cette différence entre « hobby » et « entreprise » est très importante, car elle te conditionne psychologiquement à la réussite ou non =)
Sur tes clients
Quand on est en mode « hobby », on vend un peu sur le net, juste comme ça, sur des plateforme comme A Little Market, DaWanda, Etsy etc…
Seulement, on ne vend pas grand chose car les fiches produits reflètent le côté « hobby » et donnent une image de « pas sérieux » qui peut effrayer les acheteurs potentiels. Tout le côté marketing est négligé, les descriptifs sont souvent très sommaires et les photos vite faites. L’approche clientèle est souvent trop familière et mal ciblée. Du coup, le peu de clients qu’on attire cherche toujours à discuter les prix car ils ne prennent pas notre travail au sérieux.
En mode « entreprise », on a étudié sa clientèle. On sait à qui on veut vendre et on sait ce qui intéresse ces personnes.
Du coup, comme on connaît leurs besoins/envies, on construit une identité de marque qui leur correspond, on leur propose des créations et un marketing ciblés qui feront mouche. Les clients ressentent tout de suite le côté pro, car il y a une cohérence entre la marque, ses créations, ses prix et le client.
Les visuels de la marque sont soignés (logo, photo, carte de vite, flyer etc) car on fait tout pour vendre. Les fiches produits sont détaillées et bien faites car on répond aux questions de sa clientèle.
Du coup, le client nous traite avec plus de respect. Il est prêt à mettre le prix qu’il faut dans notre travail, car inconsciemment il ressent sa valeur via l’image que l’on véhicule. Il reste fidèle s’il est satisfait et parce que l’univers qu’on a construit autour de la marque lui parle.
Par contre, on a moins le droit à l’erreur qu’un « amateur » car les clients s’attendent à un service irréprochable. Alors chouchoute-les et ils seront fidèles.
L’impact financier
En mode « amateur », on reste souvent seule et gère les choses comme elles viennent sans chercher à savoir si ça a un impact positif ou non sur les ventes. On ne rentre pas assez de chiffre d’affaire pour acheter plus de matériel, donc on continue de créer les même choses, parfois c’est frustrant.
Pire, comme on n’a pas calculé ses prix de ventes correctement, on fait des prix dérisoires, calqués sur les grandes enseignes. Sauf que ces enseignes là font fabriquer en Chine ou en Inde et ont des coûts de production dérisoires comparés aux nôtres.
Donc, on ne fait pas des prix assez élevés pour se payer, on galère et en plus on fait de la concurrence déloyale aux pros qui appliquent des prix justes.
En mode « entreprise », on aura une approche plus professionnelle de son travail créatif, notamment sur le plan financier.
On calculera correctement ses tarifs pour ne pas perdre de sous et surtout faire évoluer son activité.
On tiendra une compta rudimentaire (cahier recettes et dépenses obligatoire pour les AE) mais efficace et surtout qui donneront un aperçu de l’évolution positive ou non de notre chiffre d’affaire.
L’avantage de cette visibilité est de pouvoir agir sur les périodes creuses ou de pouvoir évaluer si telle collection a eu plus de succès par rapport à la précédente. Et ça, ça permettra d’orienter son travail créatif vers ce qui se vend et donc de faire toujours plus de chiffre =D
Conclusion
Tu l’auras compris, [Tweet « ne pas être en mode chef d’entreprise dès le début de son projet créatif peut avoir un impact négatif sur son évolution. »]
Je sais qu’il est très difficile de se mettre dans la peau d’un chef d’entreprise et de penser « business » quand on est une créative.
Mais l’un ne va pas sans l’autre. Surtout si tu veux en vivre.
Prendre la décision de se reconvertir dans un projet créatif est déjà une étape énorme que tu as franchie ! Il t’a fallu beaucoup de courage pour décider et te lancer !
Alors ne gâche pas cet élan, cette énergie dès le début en te définissant comme « amateur » par peur de l’échec (ou du succès!).
Donnes les moyens de réussir et tu réussiras. Soit un chef d’entreprise créative.
Qui écrit ces merveilles ?
Mélanie Jung
Après quelques années en tant que créatrice de bijoux, Mélanie s’est rendue compte qu’elle mettait son couple et ses finances en danger. Elle est passée en mode ‘chef d’entreprise badass’ et a commencé à lire tout ce qu’elle pouvait sur le marketing, web-marketing, rédaction, compta…
Aujourd’hui, elle aide d’autres créatrices à éviter ces erreurs pour trouver l’équilibre entre passion et business et vivre de leurs créations.
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Source images : Pixabay.
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