Hier j’ai fait un petit calcul depuis et un an, j’ai dépensé entre 30 et 35 000 euros entre coaching, formation et supervision. J’ai quasiment tout investi dans ma progression en tant que coach.
Pour ce prix là, je suis allée faire un petit tour sur le net, j’aurais pu me payer une Jaguar d’occasion. Ma collègue Fabienne m’a posé cette question délicieuse : « Lequel des deux te fait aller le plus loin ? »
Ha ! Challenge accepted.
Dans le miroir du Rised
Ça fait 4 ans et 8 mois que j’ai quitté mon job pour monter cette entreprise. Les premières années, j’avais une boulimie de formations. Ça m’avait manqué, dans le salariat, de ne pas me former pour devenir meilleure dans mon taf. Ça ne venait pas de mes boss d’ailleurs, mais en grande partie de moi : j’avais une image de ma vie professionnelle assez banale mais triste quand j’y repense : prouver que j’étais au niveau. Point.
Je n’avais pas de vision de quelle professionnelle je voulais être, dans quelle direction je voulais avancer ou progresser, et quels challenges j’avais envie de relever.
Dans Harry Potter, il y a un objet magique qui s’appelle le miroir du Riséd. C’est un immense miroir qui te montre ce que tu désires, comme si c’était là. Le miroir est un objet extrêmement puissant et dangereux, mortel parfois. Ça va vite de choisir le reflet de son désir plutôt que la vie avec toutes ses incertitudes et ses défis.
Dans ma vie de salariée, j’étais le reflet d’un miroir du Riséd pour mes employeurs. J’étais ce que je pensais qu’on voulait voir. Si on s’était rencontrées à ce moment là, tu aurais vu une jeune femme pleine de vie, drôle et plutôt intelligente. En fait, je ne montrais qu’une surface réfléchissante, je suis ce dont tu as besoin, tant que tu me donnes de la sécurité en échange (affective, dans mes relations ou mes couples, et financière dans mes jobs, et puis une sécurité sur ma valeur dans le regard de mes supérieurs et de mes collègues).
Remplir le vide : boulimie de formations
Au début de mon entreprise, j’ai été désemparée. Personne n’attendait plus rien de moi. C’était le vide. Alors j’ai commencé par me former à tout ce qui me semblait rigolo et attirant. J’étais euphorique, et puis flippée aussi. Je retrouvais peu à peu des couleurs et des formes, mais je passais encore pas mal de temps à chercher ce que je voulais dans des miroirs : en regardant les autres entrepreneures, en me formant au marketing, j’espérais trouver « mon » truc – et par rebond, mon identité.
Ce que je retiens de ces premières années c’est : si tu es prête à payer cher pour que quelqu’un te dise quoi faire, tu vas trouver exactement les programmes et les accompagnants pour faire un tour sur toi-même. Puis tu te retrouveras au point de départ avec un peu de moins d’argent une image de toi un peu plus dégueulasse (pourquoi ça marche pas pour moi ? Je dois avoir un problème).
Ce qu’on ne te dit pas, c’est que tu peux devenir le reflet du miroir pour tes accompagnants aussi : quand ils ont peur de leur propre puissance, et qu’ils essaient de t’aider à développer la tienne pour mieux se fuir. Quand ils ne vivent que pour les résultats extérieurs et qu’ils te poussent dans des directions qui ne te ressemblent pas juste pour avoir un témoignage qui fait classe. C’est pour ça que la supervision, la formation et l’exigence des personnes qui t’accompagnent sont clés (et aussi ton niveau de clarté sur ce que tu viens chercher chez eux/elles), mais ce sera le sujet d’une prochaine Love Note.
Le saut du Jaguar : payer pour de l’inconfort
Ce qui a changé cette dernière année et demie, c’est que j’ai acheté de l’inconnu et de l’inconfort au lieu d’acheter le plein de quelqu’un d’autre pour remplir mon vide. J’ai payé pour me connaître : angles morts, trucs pas glop et beauté galactique inclus. J’ai payé pour trouver le miroir du Riséd à l’intérieur, et puis aller jouer à le réaliser à l’extérieur.
J’ai investi en formation parce que ça correspondait à mon désir, et au lieu de programmes où l’on projetait des choses sur moi, j’ai trouvé des accompagnements et des formations confrontantes. Pas le genre où tu mets ton cul sur une chaise en attendant que le savoir soit déversé sur ta chevelure étincelante. Pas le genre ou le/la coach essaie de se rassurer sur ses compétences à travers toi. Plutôt le genre où tu ne sais jamais à quoi t’attendre et parfois tu repars en te disant « je viens de gagner 10 ans de vie », et parfois « J’en chie de ouf là, ça s’arrête quand ? ».
Qu’est-ce qui t’emmène le plus loin ?
Le résultat ? Pour la première fois depuis la création des Aventurières, je me trouve à un endroit où je n’essaie plus de prouver que ça peut marcher, je suis en train de contempler des options de développement qui me font toutes kiffer.
Je me suis concentrée sur mon art : le coaching et l’écriture de ces Love Notes, et je n’ai rien fait pour augmenter la mailing list. Je n’ai pas fait de grand webinaire, ni de publicité. J’ai mis mon compte Instagram en pause parce que je n’avais pas de stratégie excitante et je ne voulais pas faire du duplicata.
Pourtant, mon entreprise n’a jamais été aussi jouissive et rentable.
J’ai une liste d’attente de 4 mois pour les coachings en individuel avec moi (et du coup j’ai proposé à Sophie, une meuf incroyable de venir coacher dans l’équipe, elle a dit oui !), et plusieurs demandes pour 2020 sur du coaching d’équipe et de la formation. Toutes ces demandes viennent de personnes qui sont des client.es idéales pour moi. 2020 sent déjà le kif.
Cindy, qui travaille avec moi depuis deux ans, va prendre un rôle plus stratégique sur le développement des offres et de la pédagogie de la Signature Emotionnelle.
D’ailleurs j’ai lancé une offre sur la Signature Emotionnelle sans en parler à personne et 3 clients sont venus me chercher directement (oui, clients, il y a des Aventuriers maintenant).
Mais ce n’est même pas ça, le plus excitant : c’est que je sens un changement à l’intérieur qui ouvre en grand les portes de qui je suis. Je ne suis plus en train de prouver quoi que ce soit, je suis en train de jouer à être moi et à créer à partir de ça. Je sais que tout pourrait foirer à n’importe quel moment, et c’est ok. J’ai confiance dans ma capacité à choisir et j’ai envie de relever le challenge plutôt que de rester dans un désir figé en deux dimensions. C’est beaucoup plus difficile de m’acheter à coup de sécurité, maintenant.
J’ai des projets que je peux regarder et dire « Il n’y a que moi qui peux créer ça ». Parce que j’ai fait le choix radical de vivre en partant de moi, y compris des trucs que je trouve honteux (et il y en a…), nulles, inattendues, magnifiques aussi. Je visite l’univers qu’il y a à l’intérieur de moi, et je le trouve beau. Je retire les couches de jugement qui m’empêchent de voir ce qui est là, et petit à petit, je découvre mes couleurs, mes formes, mes désirs.
C’est grâce à ça d’ailleurs que la Signature Émotionnelle revient. Il y a 3 ans, je l’ai créé sur une intuition qu’on se plantait dans notre façon de faire du marketing et du business. Mais je ne pouvais pas l’incarner, puisque je cherchais encore à fuir des parties de moi. Aujourd’hui je suis beaucoup plus au clair sur le travail radical que ça représente, et encore plus excitée d’accompagner mes client.es à découvrir la puissance de leur univers et à créer leur vie professionnelle et personnelle qui fait dire « Il n’y a que moi qui puisse crée ça ».
Donc Fabienne, la réponse très longue à ta question c’est : oui, ça m’avance beaucoup plus qu’une Jaguar d’occasion (et merci pour l’inspiration de cette Love Note)
Laure
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