J’ai lu pour vous : Playing Big

par | Déc 15, 2014 | Avancer malgré les obstacles, Être Heureux•se | 0 commentaires

 

Je lis une quantité de bouquins indécente sur le sujet de la reconversion, de la reconquête de son génie créatif et professionnel, et plus généralement sur le fait de prendre plaisir à ce qu’on fait et de se payer le luxe de faire ce qu’on aime, voire d’en vivre. Pas mal de ces livres sont longs et/ou en anglais, d’où l’idée de partager les pépites ici, et d’en extraire le meilleur. Et aussi pour que la tendinite de l’épaule que je me suis faite en lisant trop de livres allongée sur le canapé devienne une blessure de guerre, pour le bien de l’humanité. 

 

Playing Big est sorti en 2014. Ecrit par la coach américaine Tara Sophia Mohr, le livre est basé sur un programme de coaching qu’elle propose depuis plusieurs années pour les femmes. Il se veut comme un guide pratique pour ‘jouer dans la cour des grandes’, en se libérant de la trouille et en trouvant notre vocation. Un vaste projet, et un livre très réussi.

Niveau d’Aventure : Cours express de sauvetage pour génies perdus en haute mer.

La citation mystico-cool

« Une vocation, c’est l’envie de s’attaquer à un problème ou un besoin particulier dans le monde. »

 

5 points pour en savoir (presque) autant que si vous l’aviez lu

1. Pour se motiver, pas besoin de se flageller : on a toutes eu affaire à cette voix : «t’es nulle. T’as encore réussi à passer 2 heures sur Facebook. T’es tellement fainéante que tu mérites même pas les compliments que tu reçois. Cette fois ça va pas passer.» etc. etc. Certes, ça aide parfois à se motiver, mais au prix d’une confiance au ras des pâquerettes. Si on n’y fait pas gaffe, cette voix est la reine pour nous pousser dans des voies sans issue ou des carrières qui ne nous intéressent pas vraiment, pour se prouver qu’on peut le faire.
L’auteure appelle ça la «critique intérieure». Elle propose, à la place, de trouver des choses qui nous motivent profondément et faire taire cette voix, ou de l’ignorer. Ca passe par reconnaître cette voix quand elle apparaît et s’en séparer. On peut aussi s’en moquer (c’est souvent une drama queen en puissance). Surtout, ne pas essayer d’argumenter avec la voix. Ce n’est pas du rationnel, c’est de la trouille. D’ailleurs en parlant de trouille…

2. Il y a deux sortes de peur. Attention, instant «Oh waouh mais c’est génial». J’ai lu ce chapitre et j’ai quasiment vu l’ampoule de la révélation s’allumer à côté de ma tête. Tara reprend la Torah pour parler de deux peurs : pachad, la peur irrationnelle et paniquée qui vient de nos propres inquiétudes et de notre propension à imaginer les pires scénarios possibles (par exemple : «Et si le métro s’arrête sous un tunnel, mais qu’en fait c’est une attaque nucléaire en surface et du coup on doit rester le restant de nos jours dans les tunnels. Je n’ai même pas assez d’eau.» Une imagination fertile permet d’écrire des romans ET de se paniquer toute seule pour des choses absurdes.). L’autre peur, yirah, est la peur qu’on ressent lorsque l’on s’apprête à avoir beaucoup plus d’énergie qu’avant, ou qu’on se met à prendre une place beaucoup plus importante qu’avant (ou qu’on est en présence du divin, dans le texte). Un autre exemple, offert par mon fidèle cerveau : lorsque j’ai imaginé quitter mon job en CDI pour monter une entreprise, je suis passée par de bonnes journées de yirah. Une peur énorme je-veux-pas-sortir-du-lit-qui-sait-ce-qui-va-arriver derrière laquelle se cache un «j’ai vraiment le droit de faire un truc aussi gigantesquement génial?».
L’idée de distinguer les deux, c’est que pachad se gère avec des exercices de respiration, des rituels rassurants, de la méditation, etc. Alors que yirah, c’est une peur qui se savoure, c’est le signe que ça va dépoter.
3. Désyntox des compliments et de la critique. Tara revient en détail sur les raisons pour lesquelles les femmes en particulier sont constamment en train de jouer petit pour ne fâcher personne, et recherchent la validation des autres. C’est carrément une question de survie : pendant des siècles, sans indépendance financière, juridique ou même physique, les femmes étaient littéralement à la merci des autres. C’est encore le cas pour de nombreuses femmes. Le message : si tu ne plais pas, tu peux y rester. Pas très encourageant pour la confiance en soi et le franc-parler…
Une des solutions proposées par Tara est de considérer que, à chaque fois qu’on reçoit un commentaire sur son travail, le commentaire n’est que le reflet de la personne d’en face, pas le notre. C’est en se demandant ce qu’on peut apprendre sur les critiques qu’elles deviennent constructives. Et puis se rappeler que les héroïnes sont toujours critiquées. Être inspirante expose aussi à la critique.

4. Une nouvelle façon de communiquer. Ce chapitre est tout simplement brillant. Il rappelle la nécessité pour les femmes d’abandonner les habitudes de bonnes élèves et de gentilles filles et de s’habituer à communiquer d’une façon assumée. Levez la main si vous êtes coupables des traits suivants : s’excuser à tout va (y compris quand on se fait bousculer dans la rue, je lève la main d’office), ajouter des mots pour minimiser ce qu’on fait «une petite question» «juste un point à soulever» «c’est sans doute bête mais je me demandais…». En lisant tous les exemples, j’ai grincé des dents. Tara souligne aussi une réalité prouvée dans de multiples études : les femmes ont beaucoup plus de mal à être perçues comme compétentes ET sympas que les hommes. Elle suggère donc de laisser tomber nos manières à la comtesse de Ségur mais de rester dans un mode de communication chaleureux. «J’ai un petit doute sur notre stratégie, je pense presque que nous aurions besoin de remettre le plan de lancement sur le tapis.» devient «J’ai trouvé nos échanges très riches. J’ai repensé à notre discussion et je pense que nous n’avons pas encore la bonne stratégie. Je suis d’avis de rediscuter le plan de lancement (…)». Commencez par les mails, conseille Tara, qui sont plus faciles à corriger que nos réflexes à l’oral.

5. Les vocations. Le petit saut avant le grand. Après tous ces outils pour se débarrasser des obstacles, il est temps de trouver sa voie et faire le saut. Tara a une vision de la vocation que je rejoins totalement. Elle y voit simplement un appel, qui peut durer quelques jours ou des années, et qui peut ou pas devenir ton activité professionnelle. Les signes d’une vocation ?
Ils vont surprendre :
ressentir une frustration ou une douleur sur un sujet qui fait l’objet d’un status quo ;
avoir une vision plus ou moins claire de ce qu’on voudrait à la place
sentir une forte résistance, un subtil mélange de pachad et yirah
ne pas avoir tout ce qu’il faut pour accomplir sa vision (on apprend en faisant et c’est normal)
ne pas être la personne qu’il faut pour accomplir la vision
le chemin pour y parvenir est aussi satisfaisant que l’objectif.

Pour tester et ne pas céder à l’envie de se planquer sous un coussin (ou une bonne excuse), Tara suggère de se jeter à l’eau sur un test, qui peut être réalisé en une à deux semaines max, et met en contact avec le public, les clients potentiels, les investisseurs, etc qui pourraient être intéressés. Un petit saut nous apprend des choses sur le projet. Présenter ses idées à ses meilleures amies ne compte pas (je vous ai vu venir). Organiser un premier cours dans 15 jours sur ce sujet que vous brûler de partager, ça compte.

Le pratique

 

Langue : anglais, pas de traduction à ce jour. Le niveau d’anglais est courant mais l’utilisation de termes propres au monde du coaching peut rendre la lecture plus complexe.
Taille : 260 pages

Le trouver : http://www.amazon.fr/Playing-Big-Voice-Mission-Message/dp/1594206074

Le site de Tara Mohr : www.taramohr.com

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