Cet article est un peu spécial, il s’agit de mon intervention lors du Salon des Entrepreneurs ce mardi à Lyon. Il parle de peurs, et de la peur qui m’a permis de me lancer.
J’en profite pour remercier Magali, la fondatrice des Sommelières, qui m’a permis de participer au salon, ainsi que Eve qui a animé le débat et les autres participants. On a passé un excellent moment !
En plus vous pouvez voir ma face parler des Aventurières sur TLM, en cliquant sur l’image ci-dessous.
Quand j’avais 12 ans, mon grand-père a fait un AVC. Il s’en est sorti avec peu de séquelles : il ne pouvait plus conduire.
Pas de problème puisque ma grand-mère, elle, pouvait conduire : elle avait son permis et elle avait conduit il y a bien longtemps de ça. Mais à ce moment là, elle ne voulait plus conduire. Elle avait trop peur.
Elle a dû avoir recours à des stratagèmes incroyables pour aller faire ses courses, et elle a bouffé du pain dégueu la plupart des jours parce qu’elle ne pouvait pas aller le chercher dans la ville d’à côté.
Ma mère, grande amélioration, conduit. Mais seulement sur les trajets familiers : aller à son travail, faire des trajets locaux. Par contre les longs trajets seuls la rendait malade.
Une fois d’ailleurs on a essayé d’aller à Paris. C’était à peu près une heure de route. A partir de la deuxième porte du périph, elle s’est mise sur la bande d’arrêt d’urgence. Elle a pleuré. On a fait demi-tour. Bref, on n’a pas vu Paris.
Génétiquement parlant, je suis un miracle, puisque non seulement j’ai eu mon permis – certes du deuxième coup, mais en plus je l’ai passé à Paris, histoire de conjurer le sort une bonne fois pour toutes.
Vous vous demandez peut être qu’est-ce que ça a à voir avec la reconversion, l’entrepreneuriat. Vous vous dites, « Je crois que Laure a mal compris le sujet ‘anecdotes et confidence’, si elle enchaîne sur son complexe d’Oedipe, je me barre discrétement. »
Prendre le volant par les cornes
Mais j’y arrive :
Parce qu’être entrepreneure pour moi ça veut dire une chose : décider de prendre le volant. Même quand on a tellement les chocottes qu’on préférerait se rouler en position foetale dans un plaid en pilou pilou et manger des popcorns au chocolat jusqu’à la fin de ses jours.
Si je vous dis ça, c’est parce qu’il y a deux sortes de peurs : la première, celle qu’on rencontre le plus souvent, c’est la trouille de faire quelque chose.
Tout le monde a peur. Puisque le titre de cette conférence c’est confidences et anecdotes, voilà déjà une confidence : la première, c’est qu’être sur cette scène réunit à peu près trois de mes grandes trouilles : être dans un lieu fermé et inconnu, être au milieu d’un grand nombre de personnes, être illégitime et nulle.
Quand j’ai monté les Aventurières, j’ai eu peur dans cet ordre : de déprimer à cause du chômage et de l’absence de structure, de me retrouver à vivre sous un pont en moins de temps qu’il n’en faut pour dire ‘fin de droits’, puis à la fin j’ai eu la trouille que mon boss ne signe pas ma rupture conventionnelle.
J’ai eu la chance de rencontrer mes héroïnes dans la vie, et de découvrir qu’elles aussi, avaient de tas de peurs dans ce genre. J’ai interviewé une avocate brillantissime, spécialisée dans les crimes de guerre. C’est le genre de personne qui gère en une semaine de mission le niveau de stress et de trouille que j’espère pouvoir répartir sur tout le restant de mes jours. Elle m’a raconté qu’elle avait peur d’envoyer son CV à la cour pénale internationale quand on le lui a demandé. Elle pensait que c’était pour être poli. J’ai aussi rencontré une entrepreneure qui avait survécu à la faillite, être coupée de sa famille, aux violences conjugales. Elle était devenue une entrepreneure à succès et défenseure des femmes victimes de violences, mais elle avait peur de faire du vélo.
Cette première peur, elle ne doit pas vous arrêter, parce qu’elle s’apprivoise : plus on fait les choses, plus on s’habitue et la peur disparaît.
Ce n’est pas cette peur la plus importante.
Il y a une peur dont vous devez vous méfier plus que toutes les autres. Une peur qui arrive subreptiscement, presque trop tard. Une peur qui n’a pas la saveur de la panique, ou celle des papillons dans le ventre. C’est une peur froide. Une peur qui a le goût de la déception : celle d’être passé à côté de qui vous auriez pu être parce que vous aviez trop la trouille pour y aller.
C’est cette trouille qui m’a sauvée, et qui m’a permis de monter les Aventurières au moment de ma vie où j’étais le plus trouillarde. J’avais peur de beaucoup de choses : dans le désordre : être coincée dans le métro, me planter, ne jamais trouver ma voie, changer d’avis trop souvent, mais une peur dominait toutes les autres : celle de m’ennuyer toute ma vie.
Mon passé de bonne élève
Comme beaucoup de filles qui tournaient bien à l’école, j’ai suivi un gentil cursus de bonne élève : un peu insolente, de mauvaises langues racontent que les félicitations du conseil de classe étaient parfois arrachées à Mme Petit, la prof de maths, qui me vouait une haine éternelle pour avoir ruiné son expérience qui prouvait qu’un cube contenait trois pyramides de la même longueur d’arrête. Mme Petit, si vous êtes là, je ne suis toujours pas convaincue des bienfaits pédagogiques de faire des pâtés de sable devant une classe de troisième.
J’ai continué en allant au lycée, prépa, concours, boulot. Je me suis laissée porter. J’étais passionnée par beaucoup de choses, mais pas forcément très longtemps. Je changeais de boulot à peu près tous les 1 an et demi 2 ans pour tromper l’ennui qui me rattrapait systématiquement, et de plus en plus vite.
Un jour un ami m’a dit ‘tu devrais monter ta boîte’ et je lui ai ri au nez. Ca me semblait complétement ridicule. J’avais peur. Peur de ne pas être si douée que ça, de n’avoir que de la chance. Peur d’être fondamentalement la personne la plus fainéante de l’humanité. J’étais persuadée que si on me laissait ne pas travailler trop longtemps d’affilée, j’allais sombrer inexorablement dans la paresse, et qu’on retrouverait mon cadavre, le doigt sur le trackpad, entourée de cartons de pizzas et de mc flurry. L’autopsie révélerait une rupture du foie par ingestion d’une quantité indécente de chocolat et le dernier site visité sur mon ordinateur serait un site de streaming.
Le tournant
Et puis en 2012, j’ai assisté à une conférence de Michelle Bachelet. Elle disait que les femmes manquaient de modèles féminins variés, qu’il fallait changer ça. Que les petites filles qui naissent aujourd’hui devait pouvoir regarder les médias, regarder autour d’elle et se dire ‘Tout est possible’. J’ai décidé de faire ma part et de lancer un site d’interviews. Le concept était simple : je demandais partout autour de moi ‘citez-moi une femme qui vous a inspiré dans votre vie’ et j’allais interviewer cette femme. Je me suis retrouvée dans une aventure fantastique, à rencontrer des réalisatrices, des avocates, des chefs de cuisine, des actrices, des libraires du désert, des révolutionnaires, des profs.
La seule chose qu’elles avaient en commun : le truc. C’est précis hein. Mais je suis sûre que vous savez de quoi je parle. Ce truc qui fait briller les gens un peu plus, qui fait que tout le monde se tait pour écouter leur histoire. Qu’à la fin le thé a refroidi et les cigarettes se sont consumées et la nuit est tombée mais on est toujours scotchée. Ce truc, c’est ce que j’appelle le génie.
Quelques années plus tard, c’est pour libérer les génies que les Aventurières sont nées: j’ai voulu créer une ‘école en ligne’ pour trouver et libérer ces génies.
J’ai commencé à regarder autour de moi et à voir que la plupart des gens étaient éteint. Stressés, occupés, pressés. Mais éteints.
Je suis devenue obsédée par l’idée que tous ces gens, qui acceptaient de ne pas exploiter leur potentiel, de vivre en pilote automatique, avaient un génie qui ne demandait qu’à être libéré.
Chaque fois que je rencontrais quelqu’un je me disais :
‘Que ferait cette personne si elle était sûre de réussir?’
J’étais galvanisée et atterrée à la fois en pensant au nombre de livres, d’oeuvres d’art, de découvertes, d’inventions géniales, d’associations, d’entreprises qui ne voyaient même pas le jour parce que celle qui aurait pu les porter avait enterré ses rêves sous des bonnes excuses et de la trouille.
Et si vous êtes déjà en train de faire la liste des raisons pour lesquelles ça ne s’applique pas à vous, parce que vous, vous êtes content avec votre job actuel. Il n’est pas complètement génial, mais il est stable, il met l’argent sur la table et vos collègues sont plutôt sympa, et ce que vous faites ne vous passionne pas tous les jours mais c’est des rêves d’ado ça d’être passionné par son boulot et puis c’est la crise et vous avez un emprunt quand même et puis vous avez essayé d’écrire un roman mais franchement vous n’arrivez jamais à vous y mettre c’est pas tout le monde qui peut pondre du best seller au petit déj alors si c’est pour y mettre des efforts et vous rendre compte que vous êtes nuls, c’est encore plus décourageant. Et tout ça c’est sans compter sur les enfants et les votres c’est la prunelle de vos yeux rien que les voir grandir et pouvoir leur payer un cartable hello kitty quand ils le demandent, c’est ça votre plus grande joie.
Qu’est-ce que j’entends ? Blablabla peur blibliblibli trouille aglagla frousse.
Ca n’a pas été une longue et douce histoire pour monter une boîte. D’abord il faut savoir que tout le monde et leur grand-mère ont un avis sur la façon de monter une boîte.
Par exemple dans ma famille, comme ils savent que je n’aime pas beaucoup me lever le matin, et que j’aime bien finir le travail à temps pour aller boire des verres avec mes potes, ils m’ont dit ‘Tu sais qu’il va falloir travailler dur, la plupart des gens bossent tous les soirs et les week-ends pour à peine s’en sortir au bout de plusieurs années.’
Aucune des personnes qui m’ont dit ça n’avaient monté une boîte, j’ai donc décidé de ne pas les écouter.
Je vous recommande cette méthode de tri pour les conseils non sollicités comme les autres, c’est radical.
Est-ce que je veux la vie de cette personne ? Est-ce que cette personne a fait ce dont je rêve?
La dernière question que j’ai pour vous c’est est-ce que vous avez besoin de courage pour attaquer la semaine ?
Est-ce que vous êtes content quand quelqu’un vous dit ‘oh lala bon courage hein, allez, plus que deux semaines et c’est l’Ascension?’.
Parce que si vous avez besoin de courage, c’est que tout n’est pas si rose. C’est que vous affrontez bien quelque chose. Et il en faut du courage pour faire taire son génie et rester en pilote automatique jour après jour.
Parce que je vais vous confier quelque chose : le génie, il veut sortir. On appelle ça les crises de la cinquantaine, du quart de siècle, de la trentaine etc etc. Ce ne sont pas des crises, ce sont des rébellions de génie.
Vous êtes une combinaison unique de votre patrimoine génétique, votre histoire personnelle, et le moment dans l’histoire où vous êtes nés. Le génie qui est en vous n’aura pas d’autre occasion de sortir, vous êtes son unique chance. Alors faites-moi confiance, il ne va pas vous lâcher de sitôt.
Quitte à avoir besoin de courage pour aller bosser le matin, pourquoi ne pas l’utiliser pour affronter votre trouille et partir à la recherche de votre génie.
Tout ce que je peux vous souhaiter aujourd’hui, c’est d’ouvrir la porte. De vous installer au siège conducteur. Tranquille, sans mettre le contact, voyez si vous vous sentez bien. Et puis quand vous êtes à l’aise, mettez les gaz et voyez où ça vous emmène.
Parce que si vous faites ça, je sais qu’on se reverra. Dans quelques années, dans quelques mois, je viendrai m’asseoir, et j’écouterai votre histoire.
Je vous souhaite de très belles Aventures.
Pour créer une vie dans le plaisir et arrêter d’attendre demain pour commencer, reçois les Love Notes des Aventurières.
C’est vraiment chouette, et très bien exprimé. Bravo !
Je souscris à pas mal de ces constats. Mais j’ajouterais aussi qu’il y a plusieurs attitudes possibles devant la « deuxième peur » : la paralysie, que tu cites, et la précipitation (que je connais un peu trop…). Et sans doute d’autres encore, d’ailleurs… Dur de trouver le juste milieu.
Oui… La précipitation alias l’envie d’avoir la bonne réponse tout de suite. On passe vite de ‘il faut que ça change’ à se jeter dans la prochaine fausse-bonne solution, parce qu’on a besoin d’être rassurée. Mais le temps et les essais finissent par nous emmener où on voulait non?
Oui, oui, oui !
J’ai hâte de voir l’évolution des Aventurières. A fond.
Merci Joanne!! En plus je vois que tu vis à Bruxelles ? Il faut absolument qu’on se voit la prochaine fois que j’y viens. Je dois une visite à cette ville (et mes amies que j’y ai laissées) depuis des lustres!
JE ME SENS CONCERNÉE ! La trouille marche aussi lorsqu’on sait qu’on veut rester dans son job/son cursus parce qu’on adore ce qu’on fait, mais que c’est tellement dur qu’on envisage sérieusement d’aller vendre des cookies sur une plage au lieu de plancher sur son projet adoré (évidemment ce on générique ne s’applique qu’à moi, en fait…).
Dis moi sur quelle plage tu atterris Chloé, les Aventurières viendront soutenir ton business 😀 (des glaces aussi c’est négociable parce que là on se liquéfie sur place)
Génial cet article ! super bien écrit ! et oui je te rejoins !
Mon nouveau site sur l’agoraphobie est bientôt prêt (car l’actuel est moyen), j’ai un autre blog de voyages (www.passionvoyageuse.com) et j’ai décidé (c’est là que le bas blesse!) de retourner travailler dès le mois prochain, car j’ai besoin de $. Mais je survis à cette idée simplement parce que j’ai un « planning » et je compte m’y tenir. J’ai eu un accident la veille de mon départ en Grèce (prévu pour 1 job de 6 mois en Grèce), tout s’est annulé. De plus, ma demande de visa pour le Québec a été repoussée mais je garde la foi ! Hihhihi ! Délestée de ma voiture (finalement inutile!), ex-agoraphobe, j’ai soif de plein d’aventures et de nouveauté. Je dois aujourd’hui, prendre sur moi et « accepter » d’aller remettre mes pieds sous un bureau pendant un petit moment pour mes projets futurs. Et ça, j’avoue que ça ressemble à ce que tu décris, ce qui ne devrait pas exister… pas une peur, mais un « j’ai pas envie du tout » qui fait mal aux tripes… qui sait… l’avantage c’est que je peux « aujourd’hui » partir, je le sais, ce n’est que l’aspect financier qui me pose problème et je travaille dessus ! LOL
Bonne suite !
Magnifique article sur la gestion de ses peurs et la sortie de sa zone de confort.
J’aime moi même passer du temps dans ma zone de challenge, sinon je meurs à petits feux.
Merci ! J’aime bien alterner la zone de challenge avec la zone de confort étalée dans le canap 😀
Je suis complètement fan de ton génie ! J’adore ta manière d’écrire et OUI je suis scotchée jusqu’à la fin de l’article. C’est vraiment excellent ta manière de booster les gens et je te souhaite vraiment un énorme succès pour les aventurières. Tu as vraiment tout, cela ne peut que fonctionner. Au plaisir de continuer à te suivre ! Merci pour ce que tu donnes!
Bien à toi,
Sarah
Merci beaucoup Sarah. J’ai hâte de faire profiter aux Aventurières de tes histoires à la fin du mois… (suspense)
De très belles choses pour tes projets
Comme c’est bon de lire un article pareil… Je retiens notamment la notion de « bon courage », en effet c’est dingue de devoir se souhaiter du courage !! Oui, moi j’a peur, comme les autres, peut-être même encore plus que les autres… et ma crise de la quarantaine à 37 ans c’est sûrement mon génie qui étouffe…!?!
Alors MERCI
Youpi, ton génie qui se manifeste. Ce n’est pas toujours agréable mais j’ai hâte pour toi de voir ce que ça va donner ! Bonne découverte…
Merci pour ce bel article. Je ressens vivement chaque mot, chaque phrase, chaque idée. Quant aux crises, elles sont chez moi de plus en plus récurrentes… J’étouffe, je ne veux plus entendre « il faut faire avec », je ne supporte plus le fatalisme des uns, le déni des autres, le discours de ceux qui pensent « savoir » et surtout, qui ont l’immense culot de penser à la place des autres… Quelle incroyable violence sommes-nous capables de nous faire les uns aux autres et quelle tout aussi incroyable idée que de l’accepter !
Ça monte crescendo, ça ne se calme pas, ça ne veut pas rentrer dans le droit (soit disant droit) chemin… Ne pas pouvoir exprimer mon talent, ne pas pouvoir laisser libre court à mon génie, est-ce donc cela qui m’arrive ? Mais vous savez quoi, je remercie cette situation, c’est elle qui m’a fait prendre conscience de tout cela. C’est elle qui va me permettre de partir et d’aller voir du pays. Même si les peurs sont nombreuses, et cet article donne enfin un espoir et une espèce de sérénité : il me faut nécessairement aller là où j’ai peur d’aller. Je risque simplement de découvrir des tas de merveilles… Merci infiniment.
Merci pour ton commentaire… et un très beau voyage à venir alors 🙂 La bonne nouvelle, c’est que ça ne fait jamais aussi peur de l’autre côté. La peur, c’est le truc qui monte avant, et dès qu’on est a fait le premier pas, pouf! la plupart du temps elle disparaît d’elle-même. Bonne continuation Caro!
Super article ! Très bien écrit et boostant. Longue vie aux Aventurières !!!! Je viens de découvrir ton guide « Libérez votre génie de l’open space » une vraie pépite, j’adore.
Merci beaucoup et bonne lecture!
You made my Monday morning! Merci Laure!
Another Genius qui s’ignore….
Merci à toi pour le commentaire et bonne semaine!
Superbe article là aussi ! 😀 Il est très bien ! 🙂
J’ai éclaté de rire quand j’ai vu le paragraphe sur la prof haha :p
Et je me suis retrouvée pour le best seller… ce serait fantastique, moi qui adore l’écriture, de réussir un best seller, crois moi 😉 (j’ai actuellement 3 ouvrages en cours; un second autobiographique (j’en ai déjà fait un), un roman et un avec plusieurs personnes, en commun 🙂
Ce serait aussi un rêve de voir ma propre histoire, d’après mes livres, adaptée au cinéma (mais là je rêve un peu trop peut-être mais pouquoi pas !?! Car j’en ai des choses à dire :p) Ou alors, un de mes romans à venir… Ce serait incroyable 😀 😉
(oui, j’ai des rêves à revendre :p)
J’ai vécu des choses qui ne doivent pas rester que pour moi, c’est utile d’en parler et de pouvoir aider, comme tu le fais :)… Car, j’ai 3 combats: le handicap, la maladie et le harcèlement scolaire dont il me reste énormément de séquelles; c’est notamment pour cela, aujourd’hui, que je souhaite me réaliser pleinement et m’aider suffisamment pour aider à mon tour 🙂
Si un jour, je réussis à réaliser l’un de ces rêves; faire du spectacle, faire un best seller et/ou adapté au cinéma… je me ferai un plaisir d’en parler avec toi et avec vous tous 😉
J’ai envie d’être cette aventurière héhé 😉
Trop bien ! Commence petit, le but c’est d’exprimer ce que tu as à dire, même si ça touche une personne et que ça lui apporte ce dont elle avait besoin à ce moment là, ce sera aussi cool qu’un best-seller pour toi crois-moi 🙂 Lance toi, ceux qui en ont besoin t’attendent (même s’ils ne le savent pas encore)
Je ne laisse jamais de commentaire, (pilote automatique) car je trouve ma parole illégitime! Qui suis-je pour donner mon avis ? Mais votre article, elle résonne en moi et me permets d’affronter ma peur (jugement de mon commentaire, critique sur les fautes ou les tournures de phrases…)! En effet, vous avez un don c’est indéniable ! Je vous lis chaque fois et je me retrouve dans ce que vous vivez ! comme vous, changement de boulot consécutif a la recherche du travail parfait, du boulot de mes rêves , que je cherche encore! Bref, vous savez ce que vous faites et effectivement vous allez me rencontrer même a plus de 10000 km ( j’habite à l’île de La Réunion) ! Peut-être pas aujourd’hui ni demain! Mais La petite graine commence tout doucement a germé !
Merci pour ton commentaire, ça me touche de savoir que tu as pris ton courage à deux mains pour parler de ton expérience. En plus, vous êtes plusieurs Aventurières à la Réunion, ce serait quand même une excuse parfaite pour fuir l’hiver et venir faire une semaine intensive de Tribu avec vous un de ces 4.
Vendredi 31 mai 2014
C’est la merde je crois qu’il va encore pleuvoir demain c’est fou comme le mauvais temps peut jouer sur le moral des gens… Pour me distraire, il est vrai que je n’aurais qu’à me pencher sur mon passé pour y puiser un certain nombre d’histoires. Mais y a-t-il un intérêt quelconque à se raconter ? Je veux plus sortir je veux plus rêver je veux plus rien faire je veux juste qu’on me tienne la main pour traverser la rue en attendant jeudi prochain.
Dimanche 01 juin 2014
Oui, je le reconnais.
Pendant longtemps je me suis fait violence. J’ai essayé par exemple de ne pas prendre au sérieux mon goût pour la littérature. Je l’ai refoulé parce que le milieu d’où je viens n’avait pas la tête à ça. Dès lors, je n’avais pas d’autres choix. Des conneries ces histoires de littérature et pi tout ça n’existait pas vraiment ! La vie, la vraie, n’était pas dans les livres m’assurait-on dans mon entourage proche. Oui mais alors elle était où cette putain de vraie vie ? Depuis toutes ces années écoulées, où s’était-elle planquée la garce ? Parce que, si jamais c’était ce qui m’a été donné de vivre jusqu’ici avec son cortège d’emmerdes sucrés-salés, moi désormais je préfère prendre la tangente. C’est-à-dire reprendre ma vie en main via mes illusions pré-pubères quitte à m’arracher la pulpe des doigts ! Je pourrai au moins dire « j’ai essayé ». Oui, j’aurai essayé d’être à la hauteur de mes espérances. Pourquoi devrait-on accepter de se faire chier comme un rat mort sans variantes et sans broncher ?
Moi je dis que dans la vie, il n’y a pas que cette vie-là. Cette vie insipide. Yep ! Il faut soulever toutes les pierres pour voir ce qu’il y a dessous, et même celles au fond des ruisseaux, chercher entre les lignes et dans l’épaisseur des pages… Là où se niche la vraie vie avec ce je ne sais quoi qui fait la différence. Cette différence, qui fait que des dizaines d’années plus tard on envoie tout balader pour un nouveau compagnon, pour acheter un bateau, écrire de la musique, s’inscrire en lettres modernes, faire de la philo. Crise immémoriale, crise de la cinquantaine ? Branle-bas de combat général ! M’en fous ! Appelez-ça comme vous voudrez !
Problématisez tant qu’il vous plaira sur cette affaire. On vous verra à l’œuvre quand bientôt cesseront d’elles-mêmes vos fausses hésitations vos fausses joies pour céder la place aux fausses dents aux faux cheveux, aux vraies questions, et notamment celles sur le peu de temps qu’il vous reste pour accomplir les choses essentielles laissées en suspens.
Tu crois que ça m’a amusé tous les jours d’endosser le costume de la vieille étudiante sur le retour ? Disons que ça m’a fait moins chier que d’affronter les non-dits, les faux-semblants du quotidien qui nous sert de vie. Naître, naître vivre et mourir au même endroit sans jamais se poser de questions. Autant dire naître dans un mouroir, s’acclimater en douceur à l’espace qui accueillera ta dépouille funèbre, ta carcasse décrépie. Crève charogne ! Moi je préfère l’instabilité de l’aventure intellectuelle
04 juin 2014
Parce qu’un jour, j’ai enfin compris que ce reflet dans la glace c’était moi. Que ce corps qui n’était plus de première jeunesse méritait que je m’occupe enfin de lui. J’ai compris que celui dont je ne voyais que les défauts, faisait partie intégrante de ma vie. Ce n’est qu’après l’avoir reconnu et accepté, que je me suis mise à le respecter et à l’aimer. J’ai tout fait pour rattraper le temps perdu et je me suis mise à m’occuper de lui. Et j’ai trouvé cette occupation fort agréable. J’ai appris à manger plus sainement, à me délasser par des automassages avec des huiles, des crèmes. Je me suis mise à fréquenter les spas et leurs saunas. Et tout ça m’a fait un bien fou. Cela m’a permis de relativiser. De réviser ma manière d’être avec les autres : oui, celle qui me tenait le plus à cœur, c’était moi ! J’ai cherché à comprendre ce qui me ferait plaisir, à moi et à personne d’autre. Quels étaient mes désirs profonds, mes rêves les plus fous ? J’ai enfin réalisé que ce que je voulais depuis toujours c’était de passer mon bac pour aller en fac de lettres. En fait après les soins du corps m’est venue l’idée de l’entretien de l’esprit… Et demain jeudi 05 juin 2014 tombent à la fac les résultats de licence de lettres modernes où je me suis inscrite en septembre 2011. Demain. Demain, j’irai chercher le fruit de mes métamorphoses successives qui se seront poursuivies depuis dix ans lorsque par un beau jour de juin de l’année 2004, j’ai décidé de ne plus vivre pour les autres mais selon mon bon plaisir.
Novembre 2016
Et parce que mon histoire n’en finît plus de se poursuivre, cette année je rentre en première année de doctorat de lettres modernes, j’ai cinquante-neuf ans et je ne rêve plus éveillée.
Bonjour DB,
Je n’en suis qu’au debut de ma reflexion et donc de ma probable metamorphose. Votre histoire m’a touché et je souhaitais vous remercier de l avoir partage.
Bonne route sur le chemin du bonheur que vous avez emprunte.
Magnifique! Et il n’est jamais trop tard pour prendre conscience de son génie!
C’est toujours le moment parfait pour se rendre compte qu’on est géniale
Merci ! je viens de monter mon entreprise et je me retrouve tout à fait ! il y avait la peur que les banques me disent non, que personne ne crois en moi… et la peur de l’échec… mais au final j’aurais vécu toute ma vie en me disant… et si on m’avait pas dit Non?
Bravo Mélodie ! Plus facile d’apprendre de ce qu’on fait de ce qu’on ne fait pas 🙂 dans tous les cas ce sera utile
Comme la plupart des personnes ici, je me sens touchée par ce que tu as décrit dans cet article. La trouille, l’ennui, l’intérêt pour trop de choses sans pouvoir définir une passion particulière.
Je suis contente de me lancer dans cette aventure! Et je suis contente que des aventurières de tous horizons finissent par se lancer également. Merci pour tes articles et pour la motivation que tu nous fournis.
Merci pour ton message Kelly! Les Aventurières m’aident moi-même beaucoup à surmonter mes peurs, et je prépare un nouvel article sur ce sujet, il va te plaire 😀
Il est beau cet article et quelle coïncidence ! Je le lis le jour où je publie mon blog où je me livre sur les peurs du changement. Je suis partie vivre au Mexique avec la peur de vivre sans salaire, la peur de ne pas arriver à créer mon activité, la peur de quitter mes proches mais ma plus grande peur était celle de passer à côté de cette envie de partir.
Oooohhhh bravo!