Il y a des choses qui, peu importe ton niveau d’élévation bouddhiste, te donne envie de massacrer une petite créature innocente à coups de pelle (ou de magazine, selon la taille de la créature).
J’ai une liste non officielle de ces choses : la shitlist.
1. Les moustiques qui viennent te narguer avec leur petit sifflement suraigu, parce qu’ils ne peuvent pas se contenter de te vider de tout ton sang, il faut aussi qu’ils t’empêchent de dormir, ces rejetons de satan.
2. L’inventeur des collants qui se filent TOUS au bout d’une journée, probablement réincarné en moustique sanguinaire depuis.
3. Les pop-ups
(Ma shitlist est plus longue que ça, mais le top 3 suffit à démontrer l’ampleur de mes problèmes dans la vie).
Ce qui m’amène à ma grande question du jour :
Pourquoi fait-on à nos clients ce qu’on déteste qu’on nous fasse ?
Comment peut-on oublier notre bon sens dès qu’il s’agit de gagner de l’argent ou d’augmenter le nombre d’inscrits sur une newsletter ?
Il y a quelques jours, j’ai demandé aux Aventurières de ‘J’aime le vin j’aime pas mon job‘ quelles étaient les techniques marketing qui les faisaient se sentir comme des pigeons.
Sans surprise, on retrouve : les pop-ups, les webinaires où on nous vend quelque chose, les webinaires tout court du coup pour certaines personnes, les prix à -9,99 cents, les gens qui ne viennent nous parler que pour nous vendre quelque chose, les newsletters qui ne t’apprennent rien et qui essaient juste de te faire arriver sur la liste (et qui ne te désinscrivent jamais ensuite).
La tentation d’appliquer une méthode ‘toute prête’ est omniprésente quand on monte sa boîte. Surtout quand il s’agit de se vendre ou parler de soi. TELLEMENT flippant.
Malheureusement, c’est aussi la meilleure façon de renier toutes ses valeurs et repousser les clients au lieu de les attirer.
Une bonne règle pour commencer : ne fais pas ce que tu détestes qu’on te fasse.
Tu trouves que les promos de dernière minute, les « Plus que quelques heures pour bénéficier de ce tarif incroyable » sont répugnantes ? Ne le fais pas à tes clients, peu importe le nombre de gourous qui te disent qu’il faut créer de l’urgence pour attirer les clients.
Le marketing ne sert qu’à une chose : aider tes clients à te rencontrer. Quelle bonne rencontre commence par un pop-up dans la face ?
Mais alors comment on se fait connaître avec fierté ?
1. Tu dois être ultra méga maxi claire sur ta vision : quel problème tu résous ? Pour qui ? Quelles sont les valeurs qui portent ton projet ?
Réalité : monter son propre projet n’est pas tous les jours facile. Au début, tu rêves de cette liberté totale, et petit à petit, tu découvres que la liberté totale n’est pas ce que tu croyais, et qu’il va te falloir créer un cadre qui marche pour toi.
Plus tu es claire sur ton pourquoi, sur ce qui te parle, et sur tes objectifs persos comme pros, plus tu vas gagner du temps à concevoir le bon cadre : celui qui permet à ton projet de décoller, et qui protège toutes les parties de toi qui ne sont pas ce projet.
Ci-dessus : Laetitia a créé la marque cosmétique Lamazuna pour atteindre le zéro déchet dans la salle de bain, en utilisant des produits végan, made in France et 100% naturels. L’identité et les objectifs sont très clairs.
2. Si tu résous un problème suffisamment spécifique, tu crées de l’enthousiasme et du bouche à oreille
Je sais que c’est le plus dur, je suis la première à rechigner quand on me parle de ‘niche’ et de ‘client idéal’. Mais tu peux y penser d’une autre façon : tu résous des problèmes très concrets pour tes clients / lecteurs.
Plus tu es spécifique, plus tu es mémorable. Si on se rencontre dans une soirée et que je te dis « J’accompagne les femmes qui se reconvertissent » tu vas te dire « ah oui, intéressant », mais ça s’arrête là, et tu vas passer à autre chose.
Si je te dis : « J’aide les femmes qui veulent monter leur boîte à tester leur business model et à trouver leurs premiers clients » tu vas penser à des personnes spécifiques.
Encore mieux : Clémentine, une Aventurière est venue dans la Tribu, notre formation de groupe de 3 mois, avec un projet de création d’une ligne de vêtements sur mesure, pour les femmes. Bien, mais ça n’évoque rien de précis. Au bout de quelques mois de travail, on a identifié un besoin ultra spécifique : des vêtements adaptés aux différentes poitrines, ni compressifs, ni flottants. Instantanément, toutes les filles de la salle se sont mises à parler « Moi j’ai tout le temps ce problème, ça m’intéresse », « J’ai une pote à qui tu pourrais sauver la vie ». Le lendemain j’ai testé sur les filles de la deuxième Tribu : même réaction, même enthousiasme.
Résous un problème tellement précis qu’on puisse avoir une image ou une personne précise en tête.
Ci-dessus : Mélanie aide les créatrices de bijoux à fixer leurs prix et à mieux vendre. Elle peut trouver ses clientes sur Etsy, dans les groupes Facebook de créatrices et entrepreneures créatives
3. N’attends pas de te sentir experte, mais continue à progresser.
On sous-estime beaucoup l’intérêt de nos connaissances. Si tu es débutante dans un domaine, partage tout ce que tu apprends, les erreurs que tu commets et que tu veux éviter aux autres, etc. Sois le plus utile possible, avec le niveau de connaissance que tu as. (On dit souvent qu’il faut commencer par être excellente avant de se lancer, mais c’est une bêtise. L’expertise vient en faisant. Quand tu seras experte, tu écriras un bouquin, d’ici là, tu crées une communauté qui progresse avec toi.)
Ci-dessus : Adriene Mishler est actrice et professeur de yoga. Elle a commencé sa chaîne Youtube pour partager une vidéo par semaine il y a 4 ans. Son niveau et ses vidéos ont beaucoup changé, et sa communauté a grossi de plus en plus, et son expertise a évolué en parallèle
4. Favorise ce qui te fait plaisir et qui permet des rencontres, pas du ‘network’ superficiel
Ci-dessus : je suis quelqu’un de sociable, j’aime l’énergie des groupes et rencontrer les gens en personne (comme on peut le constater ci-dessus). Rapidement, j’ai décidé d’organiser des événements pour faire connaître les Aventurières. Ca a commencé par un coup de coeur pour un restaurant et ses créateurs, que j’avais envie de faire connaître. J’aime le vin j’aime pas mon job était né. Au bout de quelques éditions, j’ai réalisé que c’était beaucoup de travail et que je n’avais pas envie de m’en occuper toute seule. J’ai trouvé Camille qui était venue à une des soirées et a accepté tout de suite de co-organiser les suivantes.
Dans la foulée, on a créé un groupe Facebook pour garder le contact avec les gens qui s’intéressaient aux événements et qui voulaient des conseils entrepreneuriat / reconversion. En quelques semaines, on avait plusieurs centaines de membres.
5. Fixe toi des objectifs qui te servent
Par exemple : est-ce que tu préfères une liste de 5000 abonnés dont la moitié n’ouvrent jamais tes mails, ou une liste de 900 abonnés qui ouvrent tes mails à 80%, t’envoient des retours sur ce que tu fais et parlent de toi partout autour d’eux ?
Plus ta niche est petite, plus tes objectifs peuvent être qualitatifs : moins de monde, mais plus d’engagement. N’oublie pas que le but, c’est de vivre de ton activité. Plus tu as de ‘touristes’, plus tu t’éloignes de cet objectif (et moins c’est satisfaisant pour toi).
Quel objectif peux-tu te fixer qui te permette vraiment d’avancer vers ta rentabilité ?
Psssst : tu veux savoir si ton idée est la bonne, celle qui te rend suffisamment fière pour en parler partout ? Inscris toi ci-dessous et reçois 6 mails pour faire émerger des idées qui te plaisent et choisir sans hésiter celle pour te lancer.
[convertkit form=4850958]
Oh merci <3
Par contre….je viens de m'offrir une formation pour apprendre à faire des webinar, parce que je trouvais ça plus cool que des mails…Aheum…
voilà… xD
*sifflote*
Je suis sûre que tes webinaires vont envoyer du steak! Hâte de voir ça
Je n’arrive pas à me souvenir si je t’ai déjà dit que je te kiffais ? (Bon tu fais chier paske j’étais en train d’écrire un article « Et si on arrêtait le bullshit marketing ? » du coup je peux plus l’écrire, sinon que vont dire les gens ? Ah ben non, on s’en fout, je peux quand même l’écrire !!! (oui, je suis folle))
Muahahahahah. Je m’en souviens pas du tout non o:-) en tous cas j’ai hâte de lire ton article…
Je ne peux qu’applaudir des deux mains et des deux pieds même ! Je vois qu’on est plusieurs à en avoir marre de ce type de marketing 😉
Ton article tombe à pic et me donne la patate !!! (comme d’hab) Alors merci
Parfait si ça te donne la patate je suis ravie 🙂
Super article ! et tu sais quoi, jeudi, j’organise un webinaire, sans rien vendre au bout ^^ Juste pour aller plus loin dans l’échange avec mes abonnées.
Je m’amuse avant tout ! et si un truc choque mon sens éthique, je ne le mets pas en place. Sinon, j’en dors pas la nuit et du coup, j’annule dans la foulée 😀
Mais on passe forcément par des phases d’expérimentation pour tester ce qui nous correspond vraiment.
Travailler sur son « pourquoi », sa vision est excellent, en effet. Dans mon nouveau projet que je lance cet automne (formations Bien-Naître pour futurs et jeunes parents), c’est le premier truc que j’ai fait avant d’aller plus loin. Et ça, c’était pas le cas avec L’Obstinée…
J’ai appris et faut garder en tête que c’est ça le plus important : on apprend. Donc, nécessairement, à un moment donné, il y a un ou des erreurs. Et c’est pas grave, ça fait partie du jeu.
Pour le marketing, c’est pareil. Mettre en place un marketing qui a du sens pour soi, qui répond à nos besoins d’éthique et de respect, ça demande de s’écouter. Et bizarrement, on est souvent la dernière personne dont on veut suivre les conseils intérieurs…
Au fur et à mesure, on y arrive et c’est ça qui est formidable ! On se fait confiance.
Drôle de chemin que celui de l’Aventurière !
C’est génial d’apprendre à te faire confiance. On ne peut pas trop se lancer la pierre non plus : c’est normal d’avoir envie d’essayer des ‘techniques’ et de céder à la facilité par moments. C’est aussi ce qui te permet de trier et de ne pas refaire des choses qui t’agacent.
Tu le dis très bien : c’est un chemin, et quand on a conscience que c’est en le parcourant qu’on apprend, on peut moins se mettre la pression et ajuster au fur et à mesure.
Bonne route à toi 🙂
Ne connaissant pas grand chose (OK, j’avoue, rien du tout) au marketting, je suis en train de me former et effectivement je lis les termes « niche », « client idéal » et absorbe leurs définitions mais il y a quelque chose qui me bloque avec toute cette « théorie » et tu as mis le doigt dessus : mes valeurs. Je trouve donc absolument génial de te suivre en parallèle à ma formation comme ça j’apprends la base mais je garde mon oeil critique et je déculpabilise de faire les choses à ma façon.
Merci.
Merci pour ton commentaire. C’est exactement ce malaise qui m’a fait écrire cet article. En plus quand je regarde des gens que j’apprécie et dont j’admire le travail, il n’y a pas forcément de ‘niche’ ou de ‘client idéal’. Ce sont souvent des réponses qui viennent en faisant. Je trouve ça plus important d’être très au clair sur ce que tu veux apporter et qui a de la valeur pour les autres. Quand tu sais quel problème tu résous et comment, tu sais où trouver tes clients, pas en te creusant la tête sans aller voir concrètement ce qui pourrait te convenir.
Bon courage pour ta formation!
Merci pour cet article, j’aime beaucoup ta facon d’ecrire… Je me dis que rien arrive par hasard, j’ai paye une formation en ligne qui est un vrai investissement pour vivre de mes projets… Je tourne en rond… Et j’ai du mal a definir et resserer pour affiner ce sur quoi j’ai envie de communiquer… J’aime aider les personnes a se reconnecter a elle a travers le sport, la zumba et depuis peu le pilates plur reprendre conscience de leurs corps… Par les massages toujours le lien avec le corps et aussi avec les reequilibrages energetiques pour liberer le potentiel de chacun et souvent plus chacune. Ahaha en lisant je me dis que j’ai quelques pistes … En fait…
Ca m’a même l’air très cohérent et clair tout ça. Il ne reste plus qu’à trouver ta formule magique et y aller.
Merci pour ce billet, finalement le webmarketing ne pique pas forcément les yeux ^^
Ça peut même être carrément sympa si on s’y prend bien.
Trop d’accord avec toi ! La com agressive me bloque plus qu’autre chose… Et alors les pop up me rendent hystérique !!
Travailler sur soi, ce que l’on est, ce que l’on veut partager et apporter est pour moi la meilleure approche et elle permet en plus d’être totalement authentique et en accord avec ce que l’on est.
Bref merci super article 🙂
(et Morgane j’attends le tiens avec impatience également !)