Manuel d’une Aventurière Moderne, épisode 2 : Help, je n’ai pas de vocation
Non mais Emilie, c’est différent, elle a la vocation »
(Pluie d’étoiles, apparition du visage de ladite Emilie nimbé de lumière et entouré d’une aura à la Jeanne d’Arc)
Aujourd’hui, une vocation, c’est un peu comme un smartphone. Tout le monde doit en avoir un, sinon vraiment pas de chance pour toi. Si par hasard tu oublies que tu es le dernier des cromagnons coincés dans l’âge de pierre du Nokia 3310, les gens n’ont de cesse de t’envoyer des photos inintéressantes de leurs gosses ou de leurs pieds, alors que tu ne reçois pas les MMS (« Ah oui, c’est vrai, excuse moi j’oublie tout le temps. Tiens regarde, là c’est mes pieds sur la plage à Nice, et là c’est le petit dernier, Nathan, qui mange des vers de terre dans notre jardin. Hihihi »), ou tu rates des soirées moins qu’inoubliables parce que « T’as pas vu l’invit Facebook? Je l’ai envoyée ce matin!! Ah merde, c’est vrai t’as pas Facebook sur ton tél. »
La Vocation, en un mot, c’est le nouveau Graal du capitalisme, le sommet de l’Everest de la carrière réussie. Le hic, quand on n’en a pas, c’est que vous avez beau chercher partout, faire des tests dans les magazines, et lire tous les ‘profils personnalisés’ du monde, vous n’allez pas vous en tirer si facilement. Vous risquez même le burn-out de la vocation, et d’avoir carrément l’impression de ne pas savoir où aller.
En fait, je trouve qu’on prend ce problème à l’envers. Si vous avez passé des années à faire quelque chose qui ne vous amuse pas plus que ça avec suffisamment d’application et de sérieux, vous êtes sans doute devenue passablement embauchable voire très douée pour un truc qui vous fait aussi peu d’effet que le coude gauche de Britney Spears (si toi aussi tu es né dans les années 80, assume ton idole d’ado).
C’est là que d’années en années, entre faire ce que l’on doit, parce qu’il faut bien grandir et bosser, et devenir douée pour un truc qui nous déplaît, on se retrouve au coeur d’un dilemme du genre :
Plus on fait ce qu’on doit, plus on a l’impression que c’est le seul chemin possible. Plus on s’éloigne de ce que l’on aime vraiment fondamentalement faire, plus ce qui nous fait plaisir passe à la trappe, puisqu’on ne nous paie pas pour ça, on ne doit pas vraiment être douée. Le plaisir cède sous le poids du devoir.
Arrêtons-nous une minute sur ce qu’on appelle plaisir : il s’agit de tout ce que vous aimez spontanément, qui vous rend heureux. Y compris les choses les plus triviales comme se balader dans la nature, fredonner un air qui vous plaît, lire des BD, bricoler, ou juste rêvasser, bâiller aux corneilles.
Si vous n’êtes pas capable de répondre spontanément à la question : « Qu’est-ce qui vous fait vraiment plaisir ? » « Qu’est-ce qui vous fait instantanément sourire et que vous pourriez faire sans voir le temps passer ? » (ou disons, dans la version contemporaine, « Qu’est-ce que vous pourriez faire sans regarder votre Iphone ou votre ordi pendant plus de 20 minutes? »), ou si vous pensez que gagner au loto c’est bien mais quand même c’est dur parce que vous ne sauriez plus quoi faire si vous n’aviez plus besoin de bosser (alors que vous n’adorez pas du tout votre job), c’est qu’il est temps de se mettre en quête de votre plaisir.
Une vocation, finalement, c’est ça :
Que vous ayiez envie d’en faire un métier, un business, ou autre, ce n’est vraiment pas le problème dans un premier temps.
Si vous êtes nulle à tout ce que vous aimez faire parce que vous avez négligé votre plaisir depuis trop longtemps, pas de panique, on progresse bien plus vite avec plaisir qu’en se culpabilisant ou en se jetant la pierre. La seule question c’est : comment remettre plus de plaisir dans votre vie, dès aujourd’hui ?
Place aux commentaires : prenez votre clavier et venez raconter : quels sont vos plaisirs ? Avez-vous une ‘Vocation’ ?
Psst : La chasse au plaisir vient de commencer sur Instagram aussi, si ça vous motive, retrouvez les Aventurières en image !
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