Contre quoi tu luttes en ce moment ?
Cette fin de semaine, j’avais le bonheur immense de passer deux jours avec des clientes de mon coaching illimité, appelons les Marguerite et Ditta elles se reconnaîtront. Le thème de nos deux jours c’était l’affirmation de soi. A quoi ça ressemble s’affirmer plutôt que manipuler l’autre ou négocier avec soi-même ? On était en coaching business, donc j’ai créé des exercices sur mesure pour qu’elles puissent faire l’expérience et utiliser le ressenti pour faire bouger les choses. Marguerite me dit « Quand je dois parler de ce que je fais, il y a tellement d’enjeu, ça me colle à la peau, du coup je suis coupée des gens à qui je parle. Je lutte avec ça, je veux m’en débarrasser ».
Moi ces derniers jours, j’ai lutté contre les ascenceurs émotionnels à l’approche de mon départ pour Nantes et au moment d’assumer dans le réel les décisions que j’aie prises en ce début d’année (j’appelle ça mon jetlag décisionnel parce que « chouiner par terre dans le couloir en écoutant du Susan Boyle et bassiner ses potes au téléphone » ça faisait moins classe).
Quand Marguerite a parlé de ses sensations, je lui ai dit : est-ce que tu as déjà vu des lutteurs ?
Tape lutte grécoromaine dans Youtube et fais toi plaisir. Difficile de faire plus érotique et fusionnel qu’un combat de lutteurs. Ils ne se lâchent pas d’une semelle. Ils se soulèvent, se roulent par terre, se courent après. Je te parle même pas des fringues, je te parie que la consigne aux designers c’était « il faut qu’ils aient l’impression d’être à poil mais que ça reste diffusable à 20h. Et pour les couleurs, on part sur de l’immonde sauce brillant, s’il-vous-plaît-merci ».
Quand tu luttes contre tes émotions, contre tes addictions, contre ton ignoble collègue, contre la réalité, c’est comme si tu les serrais très fort dans tes bras tout en leur disant « mais lâchez-moi, allez, partez maintenant je ne veux plus de vous ».
La lutte, c’est la façon la plus sûre de garder les choses bien collées à toi (le lycra couleur dégueu est en option). Super, merci Laure, et on fait quoi si on lutte pas ? On fait le truc que tout le monde évite à plein temps : on traverse l’intensité.
Exemple probablement inspiré de ma propre vie : il y a quelques semaines, j’étais en panique. Je flippais et j’avais envie de prendre des décisions radicales. Pour fuir ce que je vivais. Ambiance : je coupe tout, tout de suite, comme ça j’évite d’en chier plus tard. J’étais en pleine lutte : les scénarios qui se multiplient dans la tête, les interprétations bien foireuses de la réalité, et la panique qui monte en épingle. Je me débattais avec tout et je n’arrivais nulle part. Urgence, cerveau monté en boucle et décisions radicales : toujours un bon signe que je suis en pleine crise d’égo.
Une crise d’égo, c’est quand tout ton système intérieur se défend parce qu’il a une trouille bleue du changement. Dans ces cas là, il te balance tout ce qu’il a sous la main : des scénarios dramatiques à la « Nan mais t’es malade, si tu fais ça, tes enfants vont te haïr, ta famille va te maudire, et à la fin tu vas périr ! », si ça ne suffit pas, il met de la confusion à tout va, histoire que tu te noies dans des milliers d’options incompatibles. Et puis il te finit à la fausse superstition genre « Nan mais ça peut pas être aussi simple, si tu te détends ça va foirer c’est sûr ».
Bref, j’étais en panique, et j’avais envie de jeter le bébé, avec ou sans son bain. Mais je savais qu’en faisant ça, je n’aurais rien appris. J’aurais juste fui mes émotions, et je me serais enfuie face à moi-même. C’est pas grave, c’est ok de fuir, mais c’est pas durable, tu vas revivre les mêmes situations tant que t’auras pas vu ce qui se passe vraiment. C’est seulement quand tu comprends ce qui se passe que tu peux faire de nouveaux choix.
Ça n’a pas été agréable, mais j’ai arrêté de lutter. J’ai fait confiance et je me suis dit que je ne pouvais pas y voir clair tant que je ne vivais pas l’intensité. J’ai senti que ça se relâchait un peu en moi. C’était un après-midi désagréable, mais je suis restée avec ça. J’ai fait un câlin à un arbre, j’ai marché. Je suis sortie de ma tête pour rester dans mon corps. Quelques heures plus tard, j’ai vu ce qui se jouait pour moi et j’ai pu prendre de meilleures décisions.
A ton tour : c’est quoi les endroits où tu luttes ? Qu’est-ce qui se passe si tu laisses tomber le combat et que tu traverses l’intensité ?
Laure
PS : reçois tous les articles directement dans ta boîte, abonne toi aux Love Notes.
PS 2 : j’ai de la place pour 3 nouvelles clientes qui veulent se faire coacher pour développer un business et une communication qui part de ce qu’il y a d’unique et d’exceptionnel en elles. Des clientes qui sont prêtes à aller voir au fond d’elles-mêmes, surtout là où ça fout les jetons, pour exprimer leur beauté dans leur activité.
Magnifique article, merci beaucoup. J’aime l’image des lutteurs. C’est exactement ça ! Je suis actuellement dans une belle crise de la cinquantaine avec une énorme envie de tout envoyer balader, surtout côté boulot. Cerveau en ébullition, montagnes russes emotionnelles, oui, non, peut être, plus envie, pas ça, suis nulle, me prenez pas pour une conne……
Bref il faut que je traverse l’intensité.