En tant qu’humains, on a un petit défaut de conception je crois. On se rend souvent compte de ce qui est important quand on est sur le point de le perdre. On a des révélations mystiques après avoir touché le fond, on arrête de manger n’importe quoi après avoir perdu un proche ou s’être fait une méga trouille de santé, on prend les gens dans nos bras quand on réalise qu’ils ne sont pas éternels – et qu’on ne l’est pas non plus -.
Dimanche me fait réaliser à quel point la démocratie est fragile. Je vais voter en mesurant sans doute pour la première fois l’importance de ce geste. Le fait que ma mère et mes tantes sont les premières à être nées avec le droit de vote. Je suis la première à être née avec le droit d’ouvrir un compte en banque sans l’autorisation de mon mari.

La première à être née avec un corps qui m’appartient.

Je n’ai pas envie d’en écrire des caisses aujourd’hui, je veux juste te poser cette question : et si on n’attendait pas qu’il soit trop tard ? Qu’est-ce qui est précieux pour toi aujourd’hui, et qui mériterais un peu plus de ton attention ?

Envoyer un message ou appeler quelqu’un que tu aimes et qui ne le sais pas, ou qui ne l’a pas entendu depuis longtemps ? Aller faire une ballade au lieu d’une pause café pour profiter de ton corps, de tes jambes, de l’air, de cette journée ? Bosser sur ce roman, cette oeuvre qui finit toujours sur la liste « plus tard » ? Faire tes plans pour quitter ce job qui te bouffe et réclamer ton droit à t’épanouir ?

Dimanche me fait ouvrir les yeux sur un monde de possibilités. Sur tout ce qui pourrait s’arrêter mais qui continue par un petit miracle.
N’attends pas que ce soit (presque) fini pour adorer, pour tomber démesurément amoureuse, pour être un peu trop passionnée, borderline possédée pour ceux qui ne comprennent pas, pour donner, pour écrire, peindre, créer, bouger, danser. Pour vivre les choses intensément ou intimement. Pour prendre la responsabilité de ce qui est précieux pour toi.

Clame le haut et fort : qu’est-ce qui est précieux pour toi ?