Au-delà de la simple existence légale, vérifier la solidité d’une jeune pousse implique une étude plus globale. Dans cette partie, nous allons explorer les différents points à examiner. De la vie administrative de la start-up jusqu’à ses indicateurs financiers et humains, il est important de se pencher sur différents angles pour cerner la force (ou la fragilité) d’un projet entrepreneurial. S’il est dirigé par des femmes, nous pourrons aussi nous intéresser à la manière dont la dirigeante ou l’équipe cofondatrice gère la startup, les partenariats qu’elle met en place, ainsi que sa vision stratégique.
Étudier l’historique et la cohérence des formalités
Si la start-up fonctionne depuis plus d’un an, la lecture des documents déposés au RNE ou dans d’autres plateformes officielles peut déjà vous en dire beaucoup. Les bilans comptables, dès lors qu’ils sont disponibles, traduisent un état de santé financier. Même s’ils ne sont pas encore publiés, vous pouvez parfois demander à échanger sur les comptes de résultat prévisionnels ou sur un extrait de l’activité. Une dirigeante sérieuse vous présentera des éléments concrets : un plan de trésorerie, un compte de résultat, ou au minimum, un business plan fidèle à la réalité. Il est également intéressant de vérifier si la start-up a effectué ses déclarations légales en temps et en heure, signe d’un règlement administratif bien géré.
De plus, consultez le SIREN ou le SIRET et comparez l’adresse légale avec celle que la fondatrice vous fournit. Cela peut paraître anodin, mais toute discrétion, contradiction ou changement inexpliqué doit vous amener à poser des questions. Il n’est pas rare qu’une jeune pousse évolue rapidement, déménage ou modifie ses statuts. Dans la plupart des cas, cela se fait de manière encadrée et transparente. Si vous constatez un manque de cohérence, cela peut signaler un manque de professionnalisme ou une difficulté à gérer la croissance.
Examiner les indicateurs financiers
Une fois les bases administratives validées, intéressez-vous davantage aux indicateurs financiers. Même si la start-up est très jeune, il est possible (et recommandé) de se faire une première idée de la gestion de la trésorerie. Beaucoup d’entreprises prometteuses ferment leurs portes à cause d’une mauvaise gestion financière, souvent faute de fonds de roulement ou de rentrées d’argent suffisantes pour couvrir les charges fixes.
Pour examiner la solidité d’une jeune pousse, privilégiez les éléments suivants :
- Le chiffre d’affaires : si la société a déjà des ventes, quel est le montant et la progression prévue ?
- La marge brute : il est toujours bon de savoir si le modèle économique permet de dégager un profit unitaire satisfaisant.
- La trésorerie : dispose-t-elle d’une réserve suffisante pour affronter les imprévus ou les délais de paiement des clients ?
- L’endettement : la start-up a-t-elle recours à des prêts importants ? Les échéances sont-elles compatibles avec ses recettes ?
Bien entendu, la jeunesse de la structure peut forcément influencer ces chiffres. On ne s’attend pas à ce qu’une start-up récente présente un immense chiffre d’affaires ou des bilans flamboyants. Néanmoins, la cohérence entre les projections et la réalité du terrain est un élément-clé de la solidité, que vous pouvez détecter en vous entretenant directement avec la dirigeante.
L’importance de l’équipe dirigeante
On le répète souvent : au-delà des chiffres, ce sont les personnes qui font la force d’un projet. Dans une jeune pousse dirigée par des femmes, l’équipe fondatrice est généralement composée d’une ou plusieurs entrepreneures dotées d’une passion et d’une vision affirmée. Pour évaluer la solidité, rien de tel que de comprendre comment elles fonctionnent : quels sont leurs parcours, leurs compétences, leurs motivations ? Ont-elles déjà géré des entreprises auparavant ? Ou disposent-elles d’un bagage professionnel dans le domaine visé ?
Si la dirigeante est entourée d’associés, s’agit-il de profils complémentaires ? Un projet solide se reconnaît aussi à la capacité de l’équipe à surmonter les défis : un management diversifié, un sens de la communication interne et une stratégie claire sont trois piliers cruciaux. Interrogez-vous sur la compatibilité des talents. Par exemple, pour un projet digital, y a-t-il dans l’équipe une personne axée sur le développement technique et une autre sur la commercialisation ? Est-ce que la dirigeante sait déléguer, ou est-elle seule à tout gérer ? Les échanges que vous menez à ce sujet forment un véritable indicateur de la stabilité future.